mercredi 24 avril 2013

Sketches of my childhood - les Mimosas




    


1. la vie continue                                2. la fenêtre est fermée   
3. le cerisier des cousins                     4. Sous les livres, les fleurs   
5. printemps dehors                            6. printemps dedans   
7. maison d'enfants                             8. maison de chapeaux
9. à l'eau par terre                             10. à l'eau de lumière
11. tout en haut                               12. tout en bas


souvenirs de mes grands-parents

dimanche 21 avril 2013

Rappelle-toi Barbara...

...il pleuvait sans cesse sur Ixelles ce jour-là
Et je marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Ixelles
Et je t'ai croisée en salle d'accouchement nature
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara...



Ça commence comme du Prévert et c'est une rencontre un peu comme un poème. 
Barbara c'est une sage-femme. J'ai un peu envie de dire ma sage-femme. Mais Barbara n'est pas à moi et depuis ce jour de bruine de septembre Barbara est déjà loin. C'est une femme qui a croisé mon chemin, un temps, et qui m'a permis d'aller chercher en moi ce dont j'avais besoin pour mettre au monde ma belle enfant.  

Barbara m'a appris à voir les choses. A respirer. A tenir une main. A faire un son grave avec le père de mes enfants - et ne pas en rire. A comprendre le sens de ce qui traverse mon corps. A appréhender le temps qui passe. A relativiser la douleur. Barbara est un fil rouge que j'ai suivi. Au bout de ce fil, ce cordon, ma fille.

J'ai dit "sans toi Barbara je n'aurais jamais pu y arriver". Elle m'a dit que ce n'était pas vrai et elle avait raison. 

Avant Barbara, j'étais comme beaucoup de gens, je ne me posais pas beaucoup de questions sur les sages-femmes et je regardais la lutte pour la reconnaissance de leur travail de loin. Je mélangeais un peu tout d'ailleurs, sages-femmes, doula, allumées de la nature et infirmières aussi. Depuis La Grenouille j'ai découvert le monde merveilleux de l'accompagnement autrement. Du plaisir de chercher et de trouver les ressources en soi. Ce qui me semblait si difficile, si lourd, si insupportable ne l'est peut-être plus tant que ça. Je me rappelle qu'il y a des ponts que l'on peut traverser malgré nos peurs.  Il n'y a pas de femmes plus fortes que les autres ni plus courageuses. On fait des choix simplement. Mais en nous toutes il y a cette force de donner la vie. 

Une sage-femme ça vous change. En bien.

Merci Barbara.

mercredi 17 avril 2013

Sketches of my sweetheart - Printemps


©Chloé Bingen
©Chloé Bingen
©Chloé Bingen
©Chloé Bingen

1. en attendant Capoue
2. princesse pâquerette
3. vanille fraise
4. après-midi

vendredi 5 avril 2013

Mon chat et le bézoard

Pour un peu on pourrait croire que je ne sais que parler de mes enfants ou de moi (ce que ma moitié s'empresserait de confirmer s'il lisait parfois mes petits caractères) mais ce n'est pas vrai. Non. J'ai une autre vie que celle de mère ou du moins j'en ai eu une. Dans cette vie j'avais un chat. En fait j'en avais deux et je les ai toujours. Mais maintenant que je suis mère je les vois un peu plus comme le reste du monde : des porteurs/perdeurs de poils à l'haleine de tueurs. Des chats quoi.

©Chloé Bingen
Malgré tout il y a bien un autre truc que j'adore faire (en plus de parler de mes gosses) c'est de parler de mes chats. De comment ils doivent toujours se poser sur les 3cm2 de papier que tu as déposé sur le coin de table, de comment ils se retrouvent enfermés une nuit entière dans l'armoire à linge de bain (mais ça, ça nécessiterait aussi de parler de ma moitié qui a passé une heure dans le bain à entendre le chat gratter la porte et puis qui est monté se coucher sans autre forme de procès). De comment ils miaulent à heure fixe pour manger et que si tu donnes une heure avant et bien ils miaulent quand même à l'heure habituelle, de comment ils doivent dormir à deux sur un radiateur ou sur mes genoux mais jamais dans leurs paniers (sauf s'il y a du linge dedans). De comment ils ramènent la baballe. De comment ils adorent prendre des bains de soleil et ne griffent jamais mais grognent sur les ouvriers. Et comment finalement je leur ai trouvé une certaine forme d'utilité : ma grenouille s'éclate en les regardant. Mes chats ont désormais le statut de figurants (en plus de pots-de-colle qui me suivent partout). Je pourrais faire un blog rien que sur eux. Sans doute parce que parfois mes chats c'est un peu comme mes gosses (oh ça va hein...).

Juste pour l'histoire (faut toujours une intro qui situe l'action mais aussi le profil du personnage) je crois que je finirai comme la vieille folle aux chats. Sans doute parce que j'ai toujours eu des chats. Aussi loin que je m'en souvienne et même de quand je m'en souviens pas. Il y en a même qui ont dormi dans mon berceau. A l'époque c'était Tom Puce, un faux persan, un peu bête mais terriblement beau, à ma mère, et une jolie chatte, Célimène, que mes parents n'ont pas voulu laisser derrière eux en quittant Alger (faute d'embarquer Klaxon, sorti par la fenêtre la veille du départ après avoir pissé sur la couverture en laine). Il y a eu le chat de récup', Muscade, très con mais tellement gentil (qui n'aimait pas monter en voiture). Et mon chat un peu traumatisé, Charlie, qui aurait eu bien besoin d'une thérapie et qui aimait se coucher dans le céléri et mâchouiller mes cheveux mouillés. Et puis ma première chatte rien qu'à moi, Sita, la mama. C'est elle qui s'est occupée comme une vraie mère d'Oscar le chat noir, actuel locataire, bête comme chou, drôle comme tout et super beau. C'est mon chat de cirque et un peu mon bébé (avant que j'ai un "vrai" bébé et qu'Oscar fasse sa deuxième dépression - la première ça a été à la mort de Mamasita). Oscar il a la queue qui crolle, il n'aime pas la pluie, la neige, le soleil et il a peur de l'orage. Tout ça pour dire que je vais parler de Nina (Cuccina de son nom de baptême), l'autre chatte, parfois surnommée la pute (mais c'est affectueux hein!).

Nina c'est le cauchemar des allergiques, des gens qui s'habillent en noir, des maniaques du canapé non déchiquetté. Nina elle se fout de ce qu'on pense, se couche dans les jouets de l'elfe et elle vomit. Oui, elle vomit.  Parce qu'elle a un bézoard. Quand mon véto (enfin le sien) m'a dit ça par téléphone la première fois j'ai cru que la liaison était mauvaise. Ensuite je me suis dis qu'il se foutait de ma gueule et puis je me suis dit que j'avais trop lu Harry Potter. Mais non, les bézoards ça existe et mon chat en avait un. Purée comme dirait l'autre, un BEZOARD. Là, à moins que ton chat ait également eu un bézoard je suis sûre que, tout comme moi en mon temps, tu imagines une créature immonde, tout droit sortie de la nuit des temps. C'est bon, arrête. Chez le chat, c'est une accumulation de poils qui provoque un blocage du transit gastrique. Bref, ça ne sort plus par derrière et ça donne un peu l'impression que ton chat se prend pour un rapace et qu'il te fait des pelotes de réjection. Donc non seulement c'te pute perd ses poils dans toute la maison mais en plus ceux qu'elle avale - quand même - elle les digère pas et elle me les remet "gentiment". Je ne sais pas si ça fait ça à tous les chats mais Nina elle lâchait sa petite affaire exclusivement au pied du lit (SUR la couette on s'entend bien) et sur le côté gauche du canapé (oui SUR). Plus jamais je ne donnerai cette housse de couette à la blanchisserie, j'aurais des craintes quant à ce que la madame pourrait imaginer à leur vue. Et si je commence à lui parler de mon chat et de son bézoard je crains d'être de moins en moins crédible. Bref. Ca se soigne bien sûr le BEZOARD. Et comme dans l'industrie du complément alimentaire pour animal il y a des gens qui ont de l'humour, il suffit pour ça de leur donner du Bezo-Pet ® (si si je t'assure, redis le lentement en fermant les yeux...). Nina va mieux (merci pour elle) mais depuis nous sommes particulièrement attentifs avant de nous affaler dans le canapé ou de monter nous coucher sans allumer la lampe de chevet.

Tout cela aura permis à l'elfe de perfectionner son imitation de chat qui vomit et tant les bruits que la gestuelle valent le détour. J'espère qu'elle arrivera à placer ce talent un jour (j'ai des doutes quand même).


La prochaine fois je raconterai l'histoire d'Oscar, du décodeur VOO qu'il confond avec son panier et de comment il a survécu par deux fois à leurs chutes respectives entre le mur et le meuble bas tibétain. Bien sûr Oscar ne tire aucune leçon de rien.



jeudi 4 avril 2013

Vie de mère


© Chloé Bingen
...And when the sky drops all those feathers

And when the birds sing in the morning
I'll be a mama
I'll have a daughter
And I'll give her melodies
I'll give her melodies
And she'll be
My little bird

And then she'll fly
She'll fly...

Alela Diane - "Oh! My Mama"




Je connais une mère qui ne veut pas se séparer de son bébé même pour une heure.
Je connais une mère qui parfois se sent coupable d'avoir eu un deuxième enfant.
Je connais une mère qui va bientôt mettre au monde son deuxième enfant.
Je connais une mère qui parfois se réjouit de ne pas s'occuper de ses enfants.
Je connais une mère qui fait comme si rien n'avait changé.
Je connais une mère qui fait comme si tout était facile.
Je connais une mère qui sait que ce n'est pas vrai.
Je connais une mère qui aimerait que le père ne se prenne pas pour une mère.
Je connais une mère qui se dispute avec sa mère.
Je connais une mère qui se dispute avec sa fille.
Je connais une mère qui ne veut qu'un enfant.
Je connais une mère qui reconnaît parfois sa propre mère en elle.
Je connais une mère qui a peur d'être comme sa propre mère.
Je connais une mère qui fuit sa mère.
Je connais une mère qui ravale ses pleurs.
Je connais une mère qui court toujours.
Je connais une mère qui ne doute pas (ou peut-être?).
Je connais une mère qui se bat sur tous les fronts.
Je connais une mère qui fait de son mieux.
Je connais une mère en devenir.
Je connais une mère qui veut beaucoup d'enfants.
Je connais une mère qui pense qu'elle n'est pas une bonne mère.
Je connais une mère qui croit aux antidépresseurs et aux surgelés de chez Picard.
Je connais une mère qui en a marre (surtout des mères parfaites).
Je connais une mère qui rit.
Je connais une mère qui a sommeil.
Je connais une mère qui est lasse.
Je connais une mère qui jure (et pas toujours entre ses dents).
Je connais une mère qui chante.
Je connais une mère qui danse.
Je connais une mère qui ne croyait rien de ce qu'on lui disait avant d'être mère.
Je connais une mère qui recommence encore et encore.
Je connais une mère qui avait des principes.
Je connais une mère qui rêve.

Mais je ne connais pas une mère qui supporterait qu'on la juge sans savoir ce que c'est d'être une mère.

Et non, toutes ces mères ne sont pas moi, mais cela se pourrait.