jeudi 31 décembre 2015

L'Elfe et la grenouille

Lola. Lola est belle, Lola est maligne, Lola est vive, Lola est sensible, Lola a beaucoup d'humour. Lola aime parler et j'aime l'écouter. Elle conte des histoires, à nous, à sa soeur, à ses copains chats et à son poney mais aussi aux petits cailloux et aux escargots qui croisent sa route (et qui finissent dans notre salon, puis dans nos bacs à fleurs et finalement sur nos fenêtres). Elle invente, elle crée. Je ne me lasse pas de la regarder, parfois surprise de reconnaitre tant de moi-petite-fille en elle. Et je suis admirative chaque jour d'être la mère de cette adorable enfant. J'aime son rire et sa spontanéité, son enthousiasme et son amour pour un peu tout. J'aime son odeur, ses cheveux, son petit corps gracile et si doux. Je m'émerveille chaque matin en la retrouvant après la nuit. Elle me manque aussitôt partie et je me réjouis de la revoir à la sortie de l'école. Tout est sujet à bonheur comme aux drames les plus intenses. Elle est ma première enfant, celle qui a fait de moi une mère.

Alma. Alma est solaire. Elle brille et illumine. Elle est sa propre étoile dans ses tempêtes. Elle rit, gras, fort, derrière ses mains ou la bouche grande ouverte sur ses petites dents de la chance. Elle fait des blagues et des mimiques qui me tirent des sourires même depuis ma plus sombre humeur. Elle est finaude. Jamais, ô jamais elle ne me laisse en paix, elle a toujours un coup d'avance sur moi. Elle baigne mon coeur d'un amour absolu et se réfugie dans mes bras avec une intensité qui me fait venir les larmes. Elle est un mystère qui explose et rebondit chaque jour. Généreuse, elle voue un amour infini à sa soeur. Son façon d'être entière me fascine. Je surprends chaque jour l'enthousiasme qu'elle suscite et les sourires qu'elle fait naître autour d'elle. Et quand je vide ses poches, je découvre son petit monde. Alors je souris et quand je lève les yeux, je la vois qui me sourit en retour. Sa naissance a fait de moi une autre femme. Rien n'est plus pareil depuis elle.

L'une est brune comme l'autre est blonde.
L'une à les yeux bruns comme l'autre à les yeux bleus.
L'une est orageuse comme l'autre est lumineuse.
L'une est grande comme l'autre est petite.
L'une est venue en douceur comme l'autre est venue en cris.
L'une est ma première comme l'autre sera ma dernière.
L'une a fait de moi une mère, l'autre a fait de moi une femme.
L'une est découverte comme l'autre est surprise.
L'une est unique comme l'autre est magique.
L'une est belle, tout comme l'autre.
L'une est mon coeur comme l'autre est mon soleil.
L'une est mon étoile comme l'autre est ma lune.

Je suis fière et surprise à la fois de voir ces petits êtres que j'ai mises au monde. Je suis heureuse (et épuisée) de les accompagner sur leur chemin, de les guider (en courant derrière), d'apprendre à chacun de leurs pas et de leurs mots, avec chacune de leurs larmes et chaque rire qui file haut, loin et profondément dans mon coeur.



















lundi 28 décembre 2015

52/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Les cheveux dans le vent de décembre.
Alma: Les mains sales, sans pantalon, qui grignote. Tellement Alma. 

L'heure du bain. 

mardi 22 décembre 2015

51/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle s'accorde.
Alma: Elle aime la compagnie pour manger. 

Pre school morning routine.

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Et parce que c'est bientôt Noël, some director's cut!

lundi 14 décembre 2015

Comptine de la mère

Je suis la méchante maman.
(Alma et Anna Mahler)
Je suis la plus pire des mamans. 
Je suis moche. 
Je suis grosse.
On ne m'aime plus.

Je suis le roc contre lequel se jettent mes filles.
Pour s'assurer qu'on peut le faire.
Pour s'assurer que l'amour tiendra.
Pour s'assurer qu'on en vaut la peine. 

Je suis les mots qui font grandir.
Je suis les bras qui rassurent.
Je suis le doigt qui sèche les larmes. 
Je suis le baiser magique qui guérit toutes les peines. 

Je suis la plus gentille des mamans.
Je suis la plus belle maman du monde.

Je t'aime. Tu m'aimes.
Moi plus que toi.

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Aussi,
Je ramasse les chaussettes et les culottes.
Je lis et relis.
J'écoute à en perdre les oreilles.
Je lave, je frotte, j'essuie.
J'écoute encore.
Je déchiffre.
Je comprends.
J'ai la patience.
Je range.
Je re-range.
Je range encore.
Je réponds.
Je répète. 
J'endors le soir.
J'embrasse le matin.
Je ris (et tu ris avec moi)
Je cours.
Je tiens les petites mains sales au creux des miennes.
J'essuie les nez.
J'apaise la fièvre.
Je berce la nuit.

Et je recommence.

50/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Ma délicatesse.
Alma: Ma' Louis.

Elles se photobombent l'une et l'autre.

mardi 8 décembre 2015

49/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle ne veut plus être une fille-princesse. 
Alma: Sur tous les fronts.

Dancing Queens. 


dimanche 29 novembre 2015

48/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Trois points de suture, un diplôme de courage et toujours aussi belle. 
Alma: Elle est prudente, un lockdown de la ville niveau 4 quand même! 

Il y a des larmes que seule la grande soeur est habilitée à consoler.

mardi 24 novembre 2015

47/52


A portrait of my daughter, once a week, every week, in 2015

Lola: Cette enfant a soif d'apprendre. 
Alma: Inverted Johnny Cash (todi son père)

Ces deux mains enlacées c'est juste... c'est trop quoi!

dimanche 15 novembre 2015

46/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: La classe de bébé. 
Alma: Plasticine, Scooby Doo, poupées et galettes de maïs - les basiques du samedi après-midi. 

Où qu'elles aillent mais dans un train d'enfer.

samedi 14 novembre 2015

#JeSuisPerdue

Après les attentats à Charlie Hebdo j'ai affiché que j'étais Charlie. A l'époque une amie m'a demandé  "et demain tu seras quoi?". C'était finalement une assez bonne question. 

Avant Charlie j'étais des tas de choses. Avant que l'indignation solidaire ne devienne une marque déposée, je me sentais libre d'être ce que je voulais. Je n'avais ni gradations dans mes indignations ni priorités. Après Charlie j'ai continué à être des tas de choses mais avec des nuances dans mes libertés. Avec cet organe de com' bien huilé qu'est devenu le #JeSuis, les convictions se sont diluées dans un phénomène de masse qui les a rendues aussi pauvres que ridicules. Les #JeNeSuisPas ont fleurit. Que dire quand aujourd'hui ce sont les #Prayers qui ont pris le pas.

#JeSuisPriseDeStupeur parce que Paris est ma voisine, parce que Paris me ressemble. #JeSuisProfondémentDésolée pour les familles endeuillées et touchée par le fracas intérieur dans lequel se sont réveillés les survivants.

Mais. 

Je ne suis pas Paris. Nous ne sommes pas tous Paris. Je n'ai pas besoin d'être Paris.

Nous ne sommes pas tous le Liban, ni les enfants Syriens, ni les réfugiés qui survivent ou meurent chaque jour sur les côtes de Lesbos, ni Gazaouis, ni Grecs, ni le Musée Juif de Bruxelles, ni homosexuels, ni condamnés à mort, ni Burundais. Ni eux, ni tous les autres. 

#JeSuisEnColère parce que j'aimerais que cette violence ne nous paraisse pas moindre quand elle est si loin de nous le reste du temps. La stupeur des parisiens est celle de millions de personnes au quotidien. 

#JeSuisInquiète. Le drame n'a qu'un temps et la réflexion sur ses causes est encore plus brève.

Ce matin j'ai perdu mon dièse et je ne suis plus solidaire d'un peuple. 

Ce matin je suis solidaire du genre humain.
Ce matin je ne suis personne à moins d'être chacun. 

dimanche 8 novembre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Dessiner, parler, penser, créer.
Alma: Sa fossette. Ma fossette.

Elles parlent le langage des soeurs.

lundi 2 novembre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: All Hallow Eve
Alma: Fièvreuse boudeuse

Elles étrennent les nouvelles peintures à doigts, aux pinceaux. Bien sûr.  



mardi 27 octobre 2015

The Peace of Wild Things

When despair for the world grows in me and I wake in the night at the least sound in fear of what my life and my children's life may be, I go and lie down where the wood drake rests in his beauty on the water, and the great heron feeds.
I come into the peace of wild things who do not tax their lives with forethought of grief.
I come into the presence of still water.
And I feel above me the day-blind stars waiting with their light.
For a time I rest in the grace of the world, and am free.

"The Peace of Wild Things" 
Wendell Berry

lundi 26 octobre 2015

D'une pièce à l'autre

Ce weekend j'ai été à la traditionnelle réunion d'automne. Celle où une de mes branches se réunit pour fleurir la tombe de nos aïeux et boire quelques bulles.

C'est un moment de douce amertume. Où la joie des retrouvailles se mêle à une certaine tristesse. De ces moments où la force de l'émotion a un goût de mélancolie. De ces moments où les absents, connus et moins connus, nous rappellent la finitude des choses. Mais aussi la force de la mémoire et du lien.

Dans La Maison Vide je racontais mon infinie tristesse de voir la porte se refermer sur la maison de mon enfance et le deuil de mes grands-parents. L'acceptation de la perte est un travail difficile, insupportable et sans doute impossible pour partie.

Pourtant.

Le temps s'écoule et cette maison dont le silence me faisait si peur fourmille maintenant de mille bruits. Ceux de ma famille. Cette maison, devenue mienne, bruisse d'une nouvelle histoire. 

Parce que la perte nous laisse avec un vide devant les yeux, il faut apprendre à regarder autrement. Je ne suis plus (que) la petite fille. Je suis l'adulte qui veille sur les enfants. Je suis l'adulte qui prépare l'apéro. Je suis l'adulte qui va chercher les pistolets du dimanche. Je suis l'adulte qui entrouvre la fenêtre. Je suis l'adulte qui prend le relais. Je suis l'adulte qui va fleurir les tombes et qui apprend les anecdotes pour à mon tour les transmettre.

Je suis de la filiation. Je suis de la transmission. Je pose la question du sens pour moi et ceux de demain. Le poids de la charge et la fierté apaisante d'être un passeur.

Je suis rentrée chez moi et j'ai respiré très profondément, le coeur gonflé d'émotions contradictoires et enivrantes. Puis j'ai dormi.


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Parfois, au détour d'une pièce, j'entends le bruit léger et cristallin de mes souvenirs d'enfance. Comme des rayons de soleil qui se reflètent sur la surface de l'eau, légèrement aveuglants. Puis ils disparaissent, emportés par les rires de mes enfants et le bruit d'une vie.

Dans la maison vide il y a l'écho du temps qui passe et qui ne se ressemble pas.

dimanche 25 octobre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Parfois éthérée.
Alma: Petite bouche à bisous.

D'elles je ne me lasse pas.

Enjoy Jodi's 52 Project of the week!

mardi 20 octobre 2015

Despicable me

Parfois on rencontre un cheval de Troie.

Celui qui est à l'intérieur sans qu'on l'ait invité ou parce qu'on a été assez curieux pour le laisser entrer.

Il faut savoir reconnaître son cheval de Troie. Et puis se demander.

Je fais quoi?
Pourquoi ce cheval là?

Se demander ce qui peut nous faire si peur chez l'autre et chez soi. Se demander si finalement on peut tenter la confiance. Avec le risque de perdre le pari. Et d'ériger des barrières toujours plus hautes. Parce que je ne sais toujours pas quand on peut dire que l'autre n'est plus un cheval de Troie mais simplement un autre.

Bref, j'en conclu que moi, je suis comme Gru (une suite logique du Grinch side of life).

Et si je dis que je suis moche et méchante, fais moi plaisir, crois moi. Fais semblant de me croire. Fais moi plaisir, ne sois pas mon cheval de Troie.

Je ne le supporterais pas, je ne saurais pas quoi faire de moi.

dimanche 18 octobre 2015

42/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle fait ses devoirs. 
Alma: Elle a toujours plus de sacs que de chaussettes. 

Elles prennent la pose. Ou pas. 

mardi 13 octobre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: cette nuque si délicate
Alma: Little Miss Perfect

Elles papotent sur le chemin de la maison, Alma présente Jules - la mascotte en weekend chez nous - à Lola. De grandes responsabilités et de petites filles.

lundi 5 octobre 2015

40/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Une militante dans l'âme, sitting pour un Kinder Surprise. 
Alma: Fille à papa.

Elles ont fait une surprise à maman, elles lui ont fait "peur" (cris inclus).

Enjoy Jodi's 40/52 portrait!