vendredi 19 mai 2017

- Insomnie -

Il y a des jours où je cherche l'étiquette parce que j'ose croire qu'elle sera la solution. 
Désespérément. 

On peut se tartiner ou s'enduire de dépression, de nostalgie, de fatigue, de charge, de blues, de surmenage. Même de maladie. Mentale et physique. Des étiquettes. Que je colle et décolle.
Désespérément. 

Quand les journées semblent interminables sans même avoir commencées. Quand l'anxiété submerge tout sens commun. Quand la peine est si forte que les larmes sont difficiles à retenir. Quand on a envie de respirer avec une corde au cou. Quand on a tellement honte qu'on fait semblant. Quand pas un mot de l'autre ne semble pouvoir nous atteindre. Quand le masque est tellement grotesque que seule la politesse permet encore de le faire tenir. Quand on pousse le plafond de verre sans pouvoir le traverser. Quand on a envie de hurler avec l'espoir de le briser. Quand la violence contenue est si forte qu'elle nous immobilise. Quand la nostalgie est si forte que les bonheurs du jour ne peuvent combler cette envie de fuir. Quand l'envie de s'assumer est paradoxalement aussi forte que l'envie de vivre dans le déni. Quand tout est insupportable. Quand on avance malgré tout avec une confiance aussi aveugle que désespérée. Et toutes ces choses qu'on se dit tout bas, si bas, pour ne même pas l'entendre de soi. 

Et parfois, quand on se sent si bien, si chanceuse, que le désarroi n'en est que plus grand quand les nuages sombres nous rattrapent. Et la solitude infinie du sentiment que cela ne finira jamais. 

Il y a des jours comme ça. Avec un arc-en-ciel dans la tête. 

1 commentaire:

  1. Yep. Très bien captée.
    Comme les gens qui cherche à savoir le nom d'un oiseau ou une fleur et en l'apprenant ne savent toujours rien de la vie de cet autre être.
    L'étiquette est collé sur la façade mais ne dit rien de ce que s'y trouve à l'intérieur.

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